Valparaiso

On m’avait dit : « Valparaiso est une ville atypique, ça va beaucoup te plaire ! »

J’avais aussi épluché le net pour en avoir une petite idée. Les quelques photos trouvées me semblaient jolies mais elles étaient loin de révéler la réelle magie de la ville. Je savais aussi que le poète chilien Pablo Neruda y avait une maison et que, pendant l’âge d’or du Chili durant la seconde moitié du XIXe siècle, elle avait été un véritable aimant à immigrants. La ville était considérée à cette époque comme le « joyau du Pacifique » ou encore, par les marins, comme « la petite San Francisco ».

Tout pour attiser ma curiosité…

Mon premier sentiment, après le trajet en car qui nous amena de Santiago, fut un mélange de joie du voyageur qui arrive à destination et d’envie impérieuse de se débarrasser de la fatigue accumulée durant les trente dernières heures. En effet, dans la timide lumière matinale, chargés de nos gros sacs de voyages, de notre équipement de motards et n’ayant qu’une évaluation hasardeuse des distances, nous avons remonté une artère de la ville pendant une bonne demi-heure, sous un soleil joyeusement estival. Et même si le désir de poser nos affaires, d’enlever nos couches parisiennes hivernales et de prendre une douche autant méritée que vitale pour notre vie sociale, était omniprésent, la vie de la cité qui s’éveillait autour de nous captait toute notre attention. Le chemin, ponctué de pauses pour nos épaules endolories, nous permit d’entendre les premières notes salées de la « vallée du paradis ».

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Vint plus tard le moment de la découverte et de l’exploration.

Mon premier arrêt eut lieu devant un « trolleybus » au regard stalinien, à l’aspect massif et sévère, beige et vert comme nos vieux bus parisiens des années 60. Il cédait le passage aux piétons vociférants et gesticulants, dans les bruits cumulés d’une mécanique fatiguée, de pneumatiques d’antan et des cliquetis d’une caténaire reliée à la grande toile tissée à travers la ville.

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Le rythme de la danse commençait à se dessiner…

Le « street art » apparait ensuite comme la clé de sol qui définit l’âme de la ville. Du « tag » maladroit au sublime graffiti en passant par la fresque murale digne d’un musée d’art contemporain, il compose la partition de la ville.

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Puis vient l’architecture, mélodieuse et imprévisible par son allure décousue et hétéroclite…

Valparaiso a la forme d’un amphithéâtre dont la scène serait l’océan, ce qui donne un relief particulier aux constructions. La règle de base semble être qu’il n’y en a pas, tant dans les couleurs que dans les matériaux choisis. Les bicoques en tôles ondulées côtoient les quelques buildings modernes de quinze étages ou les hôtels en conteneurs maritimes qui eux mêmes se mêlent à la finesse des maisons coloniales de la fin du XIXe siècle. Quelques habitations en bois viennent aussi se fondre dans cette cacophonie qui reste pourtant harmonieuse. Le tout construit sur les pentes des collines servant de partitions.

 

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Les escaliers qui serpentent entre les maisons en cascades murmurantes invitent à se perdre même si, parfois, la descente d’un millier de marches peut aboutir à une porte fermée (c’est un pari que nous avons fait en redescendant de l’émouvant Cementerio de disedentes mais qui s’est, heureusement, avéré payant…).

 

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La saleté des trottoirs et la prolifération de gangs de chats et chiens errants qui s’affairent à leurs préoccupations (sieste, déchiquetage de poubelles ou défense de territoire…) sont oubliées devant les perspectives offertes sur le Pacifique depuis les ruelles plongeant vers l’océan.

 

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C’est cette symphonie de couleurs vives, de formes disparates et de sonorités latines et canines, qui rythme la vie sur les lèvres sifflotantes des passants qui déambulent dans le dédale des ruelles.

Pas de doute, nous sommes bien en Amérique du Sud.

(Un grand merci à François et JB pour leurs relectures et leurs précieux conseils…)

11 thoughts on “Valparaiso

  1. Whaaah on s’y croirait ! Ça doit faire bizarre, après avoir déambulé dans Valparaiso pendant plusieurs jours, de marcher sur un bout de route plate… en tout cas c’est sympa d’avoir trouvé un graff avec une maxime traduite en français.

  2. Moi, je reste au port et je regarde les gens grimper ! J’ai déjà donné à Cordes-Sur-Ciel…
    Cele dit, c’est superbe, on y ressent bien la diversité typique de tous les grands ports.
    Sur la 9e photo, j’ai reconnu la grosse voiture de Régis ; il n’a pas compris où il se garait ce con…

  3. M – A – G – I – Q – U -E !!!
    Nous sommes à Burano avec les filles aujourd’hui, tout autant de vives couleurs, mais le terrain est bcp moins accidenté… et ensoleillé !
    Bisous d’amour !

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