Transhumance – El arreo (épisode 2)

Nous voici debout (cette fois-ci à 5 h 30, c’est Ninnin qui a demandé ✊🏻). Nous passons devant le campement minimaliste de Felix et comprenons qu’il n’y pas le temps pour un petit déj’ ni même pour un café.

 

 

Nous allons chercher les chevaux, laissés au pré pour la nuit, et tombons en arrêt devant un magnifique levé de soleil.

 

 

On selle en profitant de la sublime atmosphère qui règne sur Cochico.

 

 

Et finalement, c’est parti !

Il nous faut d’abord rassembler nos chers bovins éparpillés dans la plaine et la plaine est très grande…

 

 

Pas de fuite cette fois, les bêtes passent la première puerta (un entonnoir de 4 m de large… on apprend la patience !) sans trop d’encombre et le long périple vers les lagunes commence.

Le début de la piste est bordé par des clôtures, ce qui rend plus facile la gestion de la file qui commence à s’étirer comme un élastique. Nos gauchos, armés de leur fouet, (el arreador), et de leur tapette, (el rebenque), émettent toute sorte de bruits avec leur bouche, allant du sifflement strident au prout de cours de récré en passant par des petits cris répétitifs tels que “yip yip” ou “yihahou”.

 

 

J’ai, pour ma part, opté pour un “ALLER ! ON Y VA !” au maximum de ce que mes cordes vocales m’autorisent comme intensité. Je comprendrai plus tard que le sifflement est à privilégier si l’on veut garder un semblant de voix les jours suivants…


 

Étant donné les conditions de terrain, la chaleur, la poussière, leur corpulence et le nombre de bestiaux, la réactivité de nos gauchos et de leurs montures est impressionnante.

 

 

Je chevauche Illusion, une jument fraichement arrivée à l’estancia ; c’est aussi son premier Arreo et mon manque d’expérience à cheval ne me permet pas la rapidité d’exécution que je souhaiterais… Je laisse filer pas mal de veaux immédiatement rattrapés par un péon bien placé, mais j’essaie d’être utile par mon positionnement et par mes hurlements allant même jusqu’à fesser les taureaux qui sont les plus lents à bouger.

Élise, quant à elle, s’est jetée à corps perdu dans la bataille ; sa jument, Linda, est plus haute et un peu plus capricieuse que la mienne. Mais la poigne de fer de Ninnin ne laisse pas trop de choix à la belle, elle s’exécute.

 

 

Contre toute attente, ma chère et tendre, connue pour sa douceur, ses battements de cils et sa gentillesse envers les animaux, se retrouve avec un fouet dans les mains et laisse place à un Mr. Hyde jusqu’ici profondément enfoui en elle…

 

 

Je découvre ici ma belle et sa bête ne faisant qu’un, galopant après les veaux égarés, chevauchant sans relâche à chaque tentative d’évasion d’un quadrupède, faisant tournoyer, non sans grâce, sa lanière de cuir au dessus des postérieurs inquiets de nos vaches à la traîne.

Après quelques heures nous quittons la plaine et entrons dans le canyon menant aux pâturages d’été…

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