Carretera Austral – Ruta 7 (Futaleufu)

12/02/17

Ce matin, après le petit dèj’, je suis passé à l’épicerie pour faire des provisions avant de me lancer. C’est con, c’est fermé le dimanche. Alors je me suis lancé sur la mythique Carretera Austral le top-case vide et le cœur léger. Je prends la direction de Futaleufú, recommandé par Anita. Je zigzague dans la Cordillère escorté par des montagnes escarpées et vertes, un  glacier qui fond, quelques magnifiques lacs et un pont suspendu… C’est grandiose.

Futaleufu, c’est un peu une sidequest sur la carretera austral. Donc j’ai quitté Chaiten et aprés 80 km j’ai bifurqué vers l’est.
75 km de piste dégueu dans un paysage de l’au-delà.

Environs 40 km avant d’arriver, j’aperçois pour la première fois le rio Futaleufu. Une couleur de rivière comme je n’ai jamais vue ! On dirait qu’il y a du chlore dedans tellement l’eau est d’un bleu azur.

Buena onda… Je sens quelque chose de particulier avec cette rivière. Le trajet continue et elle ne me quitte pas des yeux, elle ondule les hanches à chaque virage, elle bat des cils à chaque pont, elle détache ses cheveux à chaque descente, elle me “drague” si j’ose dire…

J’arrive enfin au bout de cette piste interminable et je suis sur la réserve. Direction la station service. Mon pneu arrière commence à être bien entamé. Je regonfle un peu, il y avait besoin. Le gars est en train de me faire le plein quand je remarque sur le côté une moto, quasi aussi chargée que la mienne, avec un air familier. Un DR !! Avec une plaque allemande !! Je regarde aux alentours et remarque un type en pantalon de moto assis à la table devant la boutique qui me fait un hochement de tête. Je souris et hoche la tête à mon tour. Je paie le pompiste et décide d’aller satisfaire ma curiosité.

Je gare la Domi à coté du DR (je remarque au passage que c’est un 800cc) et me dirige vers le jeune homme qui mange… une saucisse.
Le contact est facile et nous comprenons en quelques phrases que nous sommes tous les deux partis de Valparaiso, que les deux motos sont venues d’Hambourg et que nous connaissons tous les deux Olaf (personne chargée de l’expédition des motos à Hambourg) !
La discussion suit son cours (cylindrée, équipement, durée, itinéraire, camions, poussière, vent, piste degueu, bonheur, paysage et rivières…). Il a lui aussi eu cette forte impression avec la belle bleue. Nous avons aussi tous les deux remarqué qu’il y avait bon nombre d’enseignes de rafting et pour cause : c’est un spot dans le top 5 mondial. Rapides de catégorie V en eau douce, c’est apparemment très rare.
Je lui dis que ça me chauffe grave. Il me dit que lui aussi. Je lui demande où il dort. Il me dit qu’il a vu un camping en arrivant qui a l’air sympa. Ok. Ok. On file au camping, on plante les tentes et on part à la recherche d’une enseigne pour réserver notre descente. On tombe sur Carlos qui nous explique l’histoire du rio et ses particularités. C’est pas pour tout le monde. On signe. Rendez vous demain 8h50.
Cool nous n’avons plus qu’à retourner au camping, allumer un feu et diner en faisant connaissance. Oliver, donc, à 28 ans, a fini ses études et voyage pendant un an à moto à travers les amériques du sud et centrale.
Martin, un chilien de Santiago, que j’avais repéré sur le ferry en train de prendre une photo de la domi, vient se greffer à nous ainsi qu’une française de Grenoble avec laquelle il avait manifestement envie de faire plus ample connaissance…
Nous avons passé la soirée autour du feu à boire des bières, et refaire le monde. C’était vraiment cool.

 

8h00.
Café. Pan. Manjar. Clope. Café. Manjar. Manjar. Biscuits. C’est parti. On prend un van pour aller au spot de départ à 40 min de là. On enfile combi néoprène, gilets de sauvetage, on prend les casques et on se dirige vers le rio pour le briefing sécu et le fonctionnement des manœuvres. On a de la chance, comme on est grands on sera à l’avant !
Quelques répétitions pour les commandes en eau calme et bim, c’est parti ! Le bleu se met à mousser, ça gigotte dans tous les sens, il y a un vacarme assourdissant, Corey, le maître à bord, nous hurle les commandes, le raft décolle à chaque vague pour venir s’écraser et rebondir dans les remous tumultueux, je prends de la flotte plein la gueule, je pagaie de toute mes forces, je vis ! Premier rapide passé…

 

 

 

 

 

On se regarde avec Oliver et on a le même sourire, celui qui veut dire : encore.
Il y aura en tout huit rapides à passer, entrecoupés de zones calmes où nous contemplons la magnificence des paysages qui nous entourent, la descente va durer 2h30. Splendide. Un vrai beau voyage.

À l’arrivé un gros plat de pâtes convivial nous attend et nous dévorons notre plâtrée en faisant connaissance avec Ale et Carla qui sont des locales et nous invitent à les rejoindre le soir pour diner.
En attendant que tout le monde ait fini de déjeuner je vais voir Corey et lui demande si il y a des spots d’escalade par ici. Il me dit d’aller voir Nate au Natalias Hostel et que lui il a une paroi equipée derrière son hostel. Ok thanks !
Nous retournons en ville en van et comme j’étais bien dosé par le rafting, je me suis dis que je me terminerais bien avec un peu de grimpe. Direction Natalias Hostel. Je trouve Nate qui me dit que je peux venir quand je veux si j’ai un partenaire. Mais je n’en ai pas… ah sinon y’a Marcelo qui donne un cours dans 20 min, il arrive là, tu peux lui demander si il peut t’assurer. Ok !
Marcelo arrive tout sourire et semble enchanté de me faire participer à son cours.
Me voilà donc à me lancer dans une premiere voix en tête qui doit être un bon 5c. Pas de soucis majeur mais les avant bras saturent vite. Je la refais pour être sûr et je m’attaque à une voix d’une quizaine de mètre avec un petit toit bien technique. Je finirai par la sortir après moult vols et des bras qui ne répondent plus. Il est 21h. C’est bon je suis dosé.

Je repasse au camping et trouve Oliver en train de bouloter… des saucisses. On part acheter des bières et on file chez Ale. Elle habite à coté d’une pizzeria qui fait apparement des pizzas démentes. Alors on en commande et oui, elles sont archi bonnes, moelleuses et parfaitement assaisonnées. Parfait après ma journée. Ale tient un magasin de produits cosmétiques artisanaux qu’elle fait elle même et Carla bosse dans la construction immobilière. Nous passons la soirée à regarder les photos du rafting et les vidéos prise à la GoPro, boire des bières, refaire le monde…
Au final, les filles veulent aller voir des hippies qui jouent des percus à 4 km de là. 8 km de marche nous paraissent de trop après la journée, les bières et la fatigue. Nous déclinons. Back to the tent et nuit profonde.

Oliver va vers le sud aussi, nous décidons de faire un bout de chemin ensemble après avoir pris le petit dèj chez Ale qui voulait qu’on lui passe les vidéos du rafting. Nous avons pris la route vers 11h et nous descendons, descendons, descendons…

One thought on “Carretera Austral – Ruta 7 (Futaleufu)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *