Si tu vas à Rio… Nan ! Je vais pas à Rio !

15 janvier 2018, vers le Brésil

Je me réveille tôt. Il a plu toute la nuit.

Je sors de la tente et vais prendre la douche que je n’ai pas eu le courage de prendre hier. J’y vais doucement. Il fait bon, c’est agréable de se doucher en plein air (la partie haute d’un des mur de la douche est ouverte sur l’extérieur). Je vais ensuite à la cuisine faire bouillir de l’eau pour mon café. Je commence à rassembler les chargeurs qui trainent, le Thermos, la bouffe que j’ai dans le frigo et le Tupperware que j’ai laissé sur le bar. Laura arrive, me sert fort dans ses bras sans rien dire et vaque à ses occupations. Leandro sort à son tour de sa tente me salue les yeux encore mi-clos.

— Hay café my friend ? 

— Si, amigo !

Je lui sers une tasse et il hoche la tête pour me signifier qu’il savoure. Je retourne vers ma tente et commence à enlever les sardines du toit pour l’enlever et l’étendre au soleil afin qu’il sèche un peu avant que je replie ma maison. Le rituel du départ reprend. Je commence par rentrer mon duvet dans sa housse, puis je dégonfle et replie mon matelas pour le mettre à son tour dans son sac. J’ai à présent la place pour réorganiser mon sac de voyage afin que tout rentre et que la partie qui me sert d’appuie-dos sur la moto soit la plus molle possible. Une fois le sac prêt, je rassemble ce dont j’ai besoin pour la route dans mon sac de réservoir (leatherman, clopes, briquet, argent, chiffon, batterie de GoPro, CB, stylo, gaffer, crème solaire, câble téléphone, lampe frontale). Je vide la tente et rassemble mes affaires sur la terrasse. Je déplace la moto et la mets à côté. Alvaro, qui à 1 an et demi et qui campe ici depuis plusieurs jour avec ses parents, est complètement obnubilé par l’engin, il passe ses journées à dire : « vroom vroom, moto, moto ! ». Mais en voyant le casque posé sur la terrasse, il passe un cran au dessus. Il jette un regard suppliant vers son père en pointant du doigt l’objet de sa convoitise. Je lui mets sur la tête et son père le porte pour le poser sur la selle. Le rêve est complet. Il mime l’accélération de la main en faisant vroom vroom. Un futur membre de la confrérie.

 

 

Je replie ma tente et la range dans ma sacoche latérale. Je n’ai plus qu’à charger. Mais au lieu de ça, je m’assois sur la terrasse et reste là, songeur,  avec la timbale de mon Thermos pleine de café à la main. Je repense à tous les moments vécus ici. Je scrute chaque endroit, chaque meuble, je joue avec les chiens qui viennent me dire au revoir. J’ai faim, je décide de me préparer des sandwichs pour la route et je les mange instantanément. Je reprends un café.

Je n’ai pas vu Santi. Pourtant sa tente est ouverte. Il est sans doute aller faire des courses. Je remballe mon sac de nourriture, le place dans le top-case et me décide à charger. Je suis prêt. Leandro vient me dire en revoir, je le sens un peu mal à l’aise, son visage a un fond mélancolique. Il me dit qu’il est ravi de m’avoir rencontré et d’avoir passé tous ces bons moments en ma compagnie. Il me souhaite bonne route, me serre dans ses bras et retourne dans sa tente les épaules basses. Laura vient à son tour me donner l’accolade, elle me dit de faire attention, de prendre soin de moi et que je serai toujours le bienvenu ici. Je la serre fort, la remercie pour sa générosité et lui souhaite bon courage pour son projet.

 

Santi n’est pas apparu. Il est temps. J’enfile mon blouson, mets mon casque, mes gants et démarre la moto.

Dans une discussion que j’ai eue récemment, quelqu’un me faisait remarquer que j’avais tendance à partir dès que je commençais à me sentir confortable. C’est vrai, je me méfie du confort, il est ensorcelant et invite rapidement à l’immobilisme. Et moi je suis bon dans l’inconfort, il me garde aiguisé et vif.

Au bout de 200 m, je reconnais la silhouette au loin, Santi revient du mercado avec des sacs à la main. Ça me fait plaisir de pouvoir lui dire au revoir.

 

 

Brésil me voilà.

Je suis la côte vers le nord. Je veux m’arrêter au phare de Cabo Polonio dont tout le monde m’a parlé. C’est à 130 km. Il y a un peu de vent mais la pluie a rafraîchit l’atmosphère et rend la route agréable. Le paysage est plat et peu intéressant. J’avance donc un peu plus vite sinon c’est vraiment soporifique. Un peu moins de 2 heures après, j’arrive à l’entrée du site gavé de touristes où un gardien, planté au milieu de la route, m’annonce qu’il faut laisser la moto et payer 220 $ uru pour aller jusqu’au phare en bus. Creo que no. Je fais demi-tour et me contenterai de voir le phare en photo. 50 km plus loin se trouve la Punta del Diablo, village un peu hippie très mignon, avec des maisons en bois, des rues ensablées et une belle plage. Le genre d’endroit où il doit être sympa de passer une semaine ou deux à se la couler douce. Mais là, je viens déjà de me faire 3 semaines tranquilles alors je profite de la vue le temps d’un café et je fonce vers la frontière.

 

 

 

J’y suis une petite heure après. Arrivé au poste frontière brésilien, je me muni de mes documents et patiente dans la file. L’officier à qui je donne mes papiers me demande quelque chose et je ne comprends rien à ce qu’il dit. Cependant, je remarque que, lorsque je lui parle parle espagnol, il comprend tout. Enculé. Il ne fait pas l’effort. Il dit une phrase d’un air un peu arrogant qui fait rire tout le monde derrière moi. Je ne sais pas trop quoi en faire. Dans le doute, je souris.

Une fois les formalité passées, il m’envoie au poste 2 dans la salle d’à côté pour le visa du véhicule. Là, une femme d’une quarantaine d’années tout droit sortie d’un plateau de télévision, blonde, fine, manucurée, jeans moulants, sac Vuitton posé sur la chaise à côté d’elle, collier Chanel et badge de police autour du cou, est assise au fond de la pièce en train de remplir des papiers. Elle ne lève même pas les yeux. Une fois qu’elle a terminé, elle sort de la pièce par la porte du fond et… rien. J’attends là pendant 20 minutes. Elle revient finalement sans prêter attention à ma présence et se rassoit à son bureau au fond de la pièce où elle s’installe devant son ordinateur. J’attends quelques secondes et je demande à travers l’hygiaphone si je suis bien au bon endroit. Elle lève l’index sans lever les yeux, me signifiant d’attendre. Mon expérience en matière d’administration m’a appris qu’il ne faut jamais se braquer et toujours aller dans le sens du fonctionnaire sous peine d’attente démesurée ou d’ulcère anticipé. Je contiens donc mon impatience et la regarde en lui envoyant des ondes télépathiques foudroyantes pour attirer son attention. Ça fonctionne. Après un quart d’heure (j’ai tout donné). Elle lève enfin la tête, me voit puis replonge dans son écran sans même taper au clavier, le menton enveloppé dans la paume de sa main. Elle daigne finalement se lever et venir au guichet. Je lui donne mes papiers et sans un mot elle repart à son bureau. Puis ressort de la pièce. J’ai du mal à me contenir. Elle revient 5 minutes après avec 2 papiers à signer. Je signe, garde un exemplaire et vérifie l’exactitude des tampons et dates comme j’en ai pris l’habitude. Le temps que je relève la tête pour lui demander si tout est en ordre, elle est déjà retournée derrière son écran. Ordem e progresso. Bienvenue au Brésil.

 

 

Quand je quitte le poste frontière le soleil est déjà bas, je dois donc trouver un endroit où planter la tente rapidement avant qu’il fasse nuit. Un coup d’oeil sur iOverlander m’indique un camping sur la côte à 20 km. J’arrive à Praia de Harmenegildo, petit village aux rues de sables en bord de mer. Mignon, calme. Je tourne un peu avant de trouver l’endroit où je suis accueilli par une dame très gentille qui me dit que je peux me mettre où je veux ; je suis seul dans le camping. Je plante ma tente sur une immense pelouse sans arbres (donc sans ombre, c’est important le matin…) et retourne la voir pour lui demander où je peux trouver une épicerie. Elle m’indique le chemin et me dit qu’en cas de soucis, je ne dois pas hésiter à venir sonner à sa porte. Contraste avec le poste frontière.

Arrivé à l’épicerie où une petite dizaine d’étagères et deux frigos accueillent les bases de la survie, je prends du pain et deux bières avant de me présenter à la caissière qui fume tranquillement à l’intérieur en jouant sur son portable. Elle écrase son mégot, pose son téléphone, me regarde en soufflant sa fumée et fronce les sourcils. Elle prend une des canettes de bière et me demande quelque chose encore une fois incompréhensible. Je lui dis, en espagnol, que je ne parle pas portugais et elle répète plus fort (!) et plus lentement en tapotant la bière l’air inquiète. Elle veut mon passeport ou quoi ? J’ai pas une tête de poupon pourtant. Et là je percute. J’ai pris une bière sans alcool ! J’éclate de rire, elle aussi. Je retourne au frigo et échange ma canette. En même temps ça m’inquiète, ça veut dire que je n’ai vraiment pas une tête à boire de la bière sans alcool… Je la remercie, la salue et retourne diner prêt de ma tente avant ma première nuit au Brésil.

 

 

16 janvier 2018, Rio Grande do sul, Brazil

 

Très chaud le réveil. Il est 8 heure et il doit bien faire 35° dans la tente. Je sors et vais demander de l’eau chaude à mon hôte pour le café. Je replie le camp et charge rapidement car la chaleur est assommante. Je décolle et le vent de ma vitesse calme un peu les rayons de soleil brulants. La route est monotone, droite et plate. Rien à faire à part accélérer. Je fais une petite pause déjeuner dans un boui-boui qui fait buffet. Je profite du wifi pour regarder la bible du motard et voir ce qu’il y a d’intéressant dans le coin. Je trouve une route qui à l’air sympa à environ 800 km. C’est reparti. Je commence à en avoir ras le bol de la côte, du sable, du plat et des plages. Je fais ce que je peux pour trouver un chemin plus à l’intérieur des terres, mais c’est tout aussi ennuyeux. J’arrive à Pelotas en milieu d’après-midi et, même si l’envie de continuer est là, la chaleur a raison de ma volonté. Je trouve un Hostel avec garage et ventilateur et je m’écroule pour une petite sieste. Au réveil, j’ai une énorme dalle. Je demande à l’accueil si je peux utiliser la cuisine et on me dit que non, la cuisinière ne marche que pour le café le matin. Très bien, ce sera donc pâtes au thon sur mon réchaud dans la chambre ! (On appréciera les motifs de draps locaux)

 

 

Bon, l’inconvénient c’est que ça a largement augmenté la température ambiante qui n’était déjà pas très basse et que mon ventilo semble limité à la vitesse 1… Chaude nuit.

 

17 janvier 2018, Rio Grande do sul, Brazil

 

 

 

Mes 30 premiers kilomètres se font sous un soleil de plomb et puis d’un coup le temps change et un vilain crachin parisien se met à me suivre jusqu’à Porto Alegre. Puis après, en bifurquant vers l’est pour retourner vers la côte, le crachin se transforme en pluie. Mais, comme il fait chaud, ça ne me dérange pas trop ; c’est juste un peu ennuyeux pour la visibilité. La route est toujours aussi chiante mais d’après ce que j’ai vu sur la carte j’en ai encore pour 400 km comme ça avant de trouver un peu de relief. Je m’arrête après 300 km, tout mouillé, dans un petit bled en bord de mer nommé Imbé. Je trouve un hospedagem chez une famille très accueillante. Il y a là plusieurs vieilles dames qui me parlent comme si je comprenais le portugais malgré mes signes de tête négatifs. Peu importe, ça à l’air de leur faire plaisir. Je remarque une tonalité un peu gutturale dans leur voix. J’arrive à comprendre que la région a été colonisée par les allemands et les italiens ce qui explique l’accent (allemand, pas trop italien). Mon hôte me cuisine un pf (prononcer pé-éfé). Œuf, riz, viande, frites et feagaos (haricots).

 

 

Un casse-bide… Mais je m’en délecte et après avoir fini, me dirige vers mon 3 m2 pour m’effondrer sur le lit superposé et dormir comme un loir.

 

 

18janvier 2018, Santa Catarina, Brazil

 

Encore un petit 200 km de côte avant d’entrer dans les terres et récupérer la fameuse BR-390. Aujourd’hui il fait nuageux mais chaud, c’est plus agréable que le soleil pleine face.

Sur l’autoroute qui va jusqu’à Criciúma, je me fais doubler par un couple en Super Ténéré. Le mec me fait un petit signe de tête en passant. Ok, j’ai envie de jouer. Je sors de ma file et ouvre les gaz. Dans mes efforts pour le rattraper, je remarque dans mon rétro que je suis suivi de prêt par un autre couple en XJ6. Ils doivent être ensemble. Je suis remonté au niveau du joueur 1 et quand l’occasion se présente je repasse devant. Les joueurs 1 et 2 se mettent en quinconce derrière moi. Nous sommes maintenant un escadron de doubleurs de camions. Nous nous relayons à la tête du serpent en nous faisant de petits signes amicaux à chaque passage. Je pousse un peu ma monture dans les tours et elle ne bronche pas une seconde ; elle à l’air d’aimer ça la coquine. Je peine un peu derrière la Ténéré qui est quand même un 1200cc et qui envoie de bonnes accélérations. Le jeu dure le temps de vider mon réservoir et nous nous arrêtons à une station service pour faire connaissance. C’est drôle de découvrir leurs visages après m’être tiré la bourre avec eux.

 

 

Nous discutons une petite demi-heure et reprenons la route dans des directions différentes. 3 km après notre séparation, je quitte enfin l’autoroute pour me diriger vers l’ouest. Plus je m’enfonce dans l’arrière pays, plus la végétation devient tropicale.

 

 

Le relief commence doucement à se dessiner et la route me gratifie de courbes plus sexy les unes que les autres. Passé Orléans (oui, il y a du y avoir quelques français dans le coin aussi), j’aperçois au loin un mur de falaise qui laisse présager du bon temps.

 

 

La fameuse Serra do Rio do Rastro, indiquée par dangerousroads.org, est enfin à portée de vue. Le paysage s’élève lentement pour arriver au pied des falaises.

 

 

Je m’arrête à chaque épingle pour admirer la vue. C’est grandiose. La montée commence. La route est mouillée par les dizaines de cascades qui bordent la route, les virages sont serrés, la voie étroite et il facile de se laisser distraire par le paysage environnant. Magique. 9 km de pur bonheur.

Arrivé en haut la vue sur la vallée est à couper le souffle. Je prends le temps de plonger dans le paysage et de savourer ce moment de pleinitude.

 

 

 

 

Je suis à 1400 m d’altitude, il fait plus frais, ça fait du bien. Je suis donc sur un plateau quand je reprends la route. Je passe par quelques jolis bourgs dont les maisons dénotent une culture différente. Beaucoup de maisons d’architecte, toutes cubiques, aux lignes épurées. Le ciel devient menaçant, j’arrive à l’entrée d’un petit village lorsque je pile net devant un hospedajem qui propose des chambres/conteneurs. J’entre dans la propriété et une dame sort de sa maison pour m’accueillir. Cheveux poivre et sel, yeux bleu acier, elle a une voix très calme et un accent guttural (encore…). Elle me propose de visiter. Les conteneurs sont peints de couleurs vives et agencés en cercle autour d’un terre-plein avec un bonhomme de neige.

 

 

Tout est parfaitement entretenu, propre, symétrique. Ça sent la patte teutonne. Un des conteneurs est dédié à la cuisine et à la salle à manger.

 

 

On dirait que ça n’a jamais été utilisé. Tout est rangé au millimètre. Même les tasses sur le buffet sont parallèles.

 

 

La chambre est un dortoir. Je n’ose entrer tellement c’est propre.

 

 

Je ne tiens plus, je pose la question.

– Mais… Vous êtes allemande ?!

– Mon grand père oui. Et Italien du coté maternel.

– Ça se sent !

Elle sourit, les mains jointes, les pieds joints et les épaules droites. Je prends la chambre. Elle disparait quelques instants et revient avec un rouleau en plastique qu’elle déploie sur un des lits du bas. Au cas où je voudrais poser mes bagage sur le lit, m’explique-t-elle. Je souris intérieurement et la remercie. Elle m’annonce que le petit déj’ est entre 7 h et 9 h (et pas 9 h 01, ja ?!), me donne la clé wifi et me dit que si j’ai besoin de quoique ce soit je peux venir sonner chez elle. Je claque les talons et incline le buste (nan, je déconne). Je mets la moto au garage et m’installe dans mes quartiers. Le lit est dur comme j’aime. Il fait frais et la pluie commence à tomber. Quel timing. D’ailleurs, la nuit tombe aussi. Après diner, je me pose sur le petit banc en bois devant mon conteneur pour fumer une cigarette lorsque je remarque un truc qui bouge sur le sol. Je m’approche. C’est un crapaud.

 

 

Un gros crapaud ! Je discute 5 minutes avec lui mais je ne comprends décidément rien au portugais. Je rentre profiter de mon conteneur de luxe.

 

19 janvier 2018, Santa Catarina, Brazil

 

Quand j’arrive dans le conteneur cuisine pour le petit déj’ à 8 h 58, mon hôtesse est là, debout, mains jointes, pieds joints, les épaules droites et me présente ce qu’elle a préparé. Un festin.

 

 

Je m’assois après m’être fait une assiette royale de gâteaux, fruits et charcuterie au buffet. Enfin un bon café. Du coup je descend la moitié du Thermos. Ça me fait penser au film que j’ai regardé hier soir. Bagdad Café. J’avais oublié à quel point ce film est un bijou de cinéma. Acteurs, cadrage, lumière, couleurs, simplicité. Tout est là. Une perle. Le ventre plein, je quitte mon conteneur 5 étoiles et reprends la route. Au bout de 15 km, je me rends compte que mon compteur de vitesse et kilométrique ne tourne pas. Ennuyeux. Je m’arrête au village suivant et prends une chambre dans un hostel où il y a de la place pour démonter le vélocimètre.

 

 

 

Après plusieurs heures à essayer de comprendre ce qui ne va pas, je réussi finalement à réparer. Je profite de l’après-midi et du fait qu’il pleuve pour rattraper mon retard épistolaire.

20 janvier 2018, Santa Catarina, Brazil

Je reprends la route vers Fos do Iguaçu en empruntant ces petites routes rurales qui me procurent tant de plaisir. Les paysages ressemblent un peu au Tarn en plus vert.

 

 

Je roule toute la journée et m’arrête après 400 km dans un village où, apparemment, les célèbres Roque et João donnent un concert ce soir… mais je n’ai pas trouvé où.


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